Extrait 1 Quiconque se trouve au milieu d’étrangers est en proie à la tristesse, tandis que celui qui est triste se sent mieux dès qu’il est parmi les siens. C’est avec l’aide de ses amis que l’on règne et le sage ne prend jamais conseil auprès d’étrangers ! L’étranger fera venir des gens de sa langue (nation) et cherchera constamment à vous faire du tort. Il cherchera des fautes dans votre peuple et disséminera la terre de vos ancêtres entre les siens. Peigne-toi toi-même, même si tu es hirsute, tête tchèque, et ne te livre pas aux étrangers ! (chap. 4) |
Extrait 2 Je te présente ici [un récit] grossier et demande à quiconque serait plus doué [que moi], pour honorer notre pays et piéger nos ennemis, de corriger mes paroles avec de jolies rimes, et de célébrer ce pays dans un parler clair ; il ne m’offensera pas celui qui viendrait à dire : « De quoi se mêle-t-il ? Il n’y connaît rien. » Je sais bien ce que je vaux et seul m’importe [le bien] de ma langue. C’est cela seul qui m’a poussé à écrire cette chronique et m’a communiqué une telle ardeur. (Préface) |
Extrait 3 Le paysan ne te donne rien par bonne volonté ; il te sert du « Monsieur », tout en guettant son heure. Dès qu’il le pourra, il te frappera et tu le rembourseras avec intérêts. (chap. 98) |
Extrait 4 Il faut être un bien mauvais homme pour nuire à la communauté dans son propre intérêt. La communauté est la protection de tous et mieux vaut oublier celui qui l’outrage. Si tu perds la communauté, n’attends rien du château, hors de la communauté, tu devras faire face aux dissensions les plus diverses. (chap. 4) |
Extrait 5 Elle convoqua la diète générale. Quand tous se rassemblèrent à la diète et parurent devant Libuše, la mère du pays entier se plaignit de la honte qu’elle avait subie. Dès qu’ils eurent entendu ses paroles, les gentilshommes rirent de leur maîtresse, ils la rudoyèrent et, sans même s’être concertés, ils crièrent tous d’une voix unanime : « Nous ne souscrirons pas à cela d’un cheveu. Cet homme a dit la vérité. Car il faut être un homme bien insensé pour comparaître à un procès devant une femme sans y avoir été contraint par la misère. Nous ne voulons pas patienter plus longtemps, nous voulons un homme pour maître. (chap. 3) |